L'ISLANDE (2/2)Okay, vu que je sais que vous n'en aviez rien à faire de la partie précédente qui touchait à tout l'aspect culturel, on va y aller gaiement et balancer plein de paysages et faire exploser les mirettes.
Ah là là, triste société du spectacle...
Cette deuxième partie se consacre donc uniquement à notre road trip, et je l'ai donc découpée en grandes zones géographiques, car chacune a ses spécificités.
Allez, en voiture Simone.
Reykjavik et ses alentoursReykjavik donc, la capitale et plus grosse ville islandaise ! Eh ben honnêtement, j'ai été un poil déçu car, même si la ville recèle des rues animées
remplies de bons conseils, des jolies balades le long de l'océan ou encore quelques beaux batiments emblématiques comme
l'église Hallgrímskirkja (à vos souhaits), elle n'est pas forcément exceptionnelle et un jour suffit pour en visiter les principaux atours.
En revanche, les alentours de Reykjavik comprennent quatre lieux très très touristiques, qui boostent l'économie du coin. Ce sont :
- le Blue Lagoon, qui est à l'Islande ce que la tour Eiffel est à la France, et qui voit des centaines de personnes se baigner dans ses eaux géothermales d'un bleu divin. Horriblement cher, horriblement bondé, et donc on l'a savamment évité. Pour les curieux, voici quelques photos trouvées sur le net.
- le parc national de Þingvellir, qui en plus de bénéficier de jolis paysages, présente un point d'intéret notable pour les férus de géologie (à savoir que Islande = orgasme toutes les 5 minues pour un géologue) : c'est le lieu de divergence des plaques tectoniques américaine et européenne. Oui monsieur !
- le geyser le plus célèbre du pays, nommé Geysir, qui laisse éclater sa puissance toutes les 5-10 minutes. Vraiment impressionnant.
Pour l'anecdote, c'est un geyser artificiel qui a été creusé pour explorer à l'origine un geyser naturel juste à coté qui ne montrait plus de signe d'éruptions suite à un petit séisme. Mais depuis, ce geyser est devenu la star du coin ! - Gullfoss, deux chutes d'eau successives de plus de 35 mètres, qui constituent un spectacle encore plus beau quand elles sont traversées par des arcs-en-ciel. Les chutes sont grandioses vues de très près mais ça mouille bien en revanche !
Le nord-ouestC'est notre plus grand regret concernant ce voyage : ne pas avoir eu le temps de visiter les fameux fjords du nord-ouest (
lààààà) réputés pour leur beauté. Mais leur éloignement et le piètre état des routes nous aurait rajouté deux jours pour les visiter proprement, jours que nous n'avions pas hélas. Dur sacrifice, mais nécessaire pour découvrir le reste du pays en détails...
En revanche, nous avons visité en détails la péninsule de Snæfellsnes juste au nord de Reykjavík. Et il y avait pas mal de choses à y voir !
Tout d'abord, l'on ne peut détacher ses yeux du
volcan Snæfellsjökull, rendu célèbre par le livre
Voyage au centre de la Terre de Jules Verne, qui domine totalement la péninsule.
Nous avons aussi vu
des paysages inoubliables le long des routes,
une plage idyllique et abandonnée (coquillages et crustacés),
de bien jolies falaises avec quelques phares bien seuls,
des petits villages tout tranquilles et
quelques couchers de soleil qui laissent de beaux souvenirs.
A noter que malgré le faible éloignement de Reykjavík, on ne croisait déjà plus que très peu d'autres voitures ou touristes.
Le nordNous on a les corons, eux ils ont plein d'autres trucs sympas !
De plus l'éloignement de cette région vis-à-vis de Reykjavík et de l'aéroport international lui garantit une tranquillité bienvenue, et en fait un coin que l'on découvre avec bonheur !
La grande ville des environs est Akureyri, deuxième plus grosse ville d'Islande avec seulement 17000 habitants, mais ce qui ne l'empêche pas d'être dynamique et colorée. Pas de photos malheureusement, car complétement oublié de dégainer l'appareil photo pour une fois, mais vous pouvez me croire sur parole, c'est tout mignon.
A part Akureyri, la grande attraction du nord est
le lac Myvatn, qui est un véritable paradis pour les ornithologues amateurs avec toutes ses espèces d'oiseaux, mais aussi pour le simple promeneur tant les rivages du lac offrent de
belles balades.
Certaines d'entre elles mènent à des
curiosités géologiques intéressantes, ou nous gratifient de
panoramas reposants.
Habituellement, le lac est envahi par des petits moucherons (il me semble que Myvatn signifie justement "le lac aux mouches"), qui viennent se coller près du nez et la bouche des visiteurs, car attirés par le dioxyde de carbone. Ça peut devenir très pénible il parait, mais heureusement, il ventait pas mal le jour de notre passage, et donc toutes ces vilaines bestioles étaient plaquées au sol par le vent.
Le nord est particulièrement renommé pour sa géothermie active, qui permet de se baigner dans des sources d'eau chaude aménagées (et
bondées malheureusement), ainsi que pour son volcanisme. Ainsi les roches volcaniques provenant d'anciennes éruptions créent
un sentiment de désolation et façonnent le paysage.
On a pu admirer
le lac Viti, qui s'est formé au fond d'un ancien cratère, et dont on peut faire le tour en 30-40 minutes, en étant gratifiés de
beaux paysages au passage.
Géothermie toujours, avec
les boues du Hverarönd, qui est un site assez unique en soi. Au milieu des
nombreuses fumeroles, on peut apercevoir de la boue
en train de bouillonner dans des chaudrons naturels. Le tout se fait dans une forte odeur de soufre, dont le sol est imprégné, ce qui lui confère
ces couleurs inhabituelles.
Et autrement, un peu en vrac... En plus de profiter du coin pour observer les baleines (cf première partie), on peut s'éblouir devant
Dettifoss (littéralement "la chute des dieux"), qui sont les chutes d'eaux les plus puissantes d'Europe, encadrées par
des orgues basaltiques, et qui créent une douce berceuse quand on dort à proximité. On est tombés sur une
petite église toute mignonne après 15 km de piste au milieu de nulle part, spectacle très inattendu. Pis on s'est baignés dans l'eau à 32 degrés de
la piscine d'Hofsos, en plein air, donnant directement sur l'Atlantique. Relaxant...
Ah et en bonus :
une autre chute d'eau dont j'ai oublié le nom, mais qui selon la légende serait née sous l'impulsion d'une troll femelle ulcérée. Joli résultat !
Mais un dernier regard sur ces paysages
alternant végétation et cendres, et déjà il est temps de reprendre
la route !
Les fjords de l'estLà on arrive dans une autre vision de l'Islande. Pour ceux qui trouveraient que croiser 20 personnes par jour est déjà trop, les fjords de l'est sont pour vous.
Des petites routes,
des paysages mémorables, quelques rares
petits villages éparpillés ça et là, et surtout une tranquillité à toute épreuve, uniquement interrompue par le bruit
des cascades le long des montagnes ou le cri des sternes arctiques survolant la mer. C'est simplement enivrant, c'est le coin qui m'a le plus plu de tout le voyage. Pas le plus beau, pas le plus dynamique, non, juste
le plus calme et empli de sérénité.
On a donc suivi les petites routes sinueuses le long de l'océan
guidés par les nuages, nous arrêtant de temps en temps dans les villages (vivant surtout de la pêche) pour y voir les attractions locales, comme le musée de Petra à Stöðvarfjörður, une dame ayant collecté de pierres durant toute sa vie et qui a ainsi pu réunir une des plus grandes collections particulière, le tout aménagé dans
sa jolie maison et son jardin.
De même, on a vu
une maison très végétale à Bakkagerdi, on a pu observer les macareux de très près (cf première partie), on a escaladé
le promontoire où est censée vivre la reine des elfes à Borgarfjörður Eystri, on a flané dans des
petits ports, on s'est fait péter le bide au Álfa Café (j'ai pas de photos mais la décoration à base de pierres et de bois est dantesque, pis la cuisine divine), on est tombés sur un festival de musique metal dans une ville totalement paumée, on s'est fait des randos nocturnes afin d'observer l'immensité de l'Atlantique éclairé par la lune du haut de collines charmantes...
Le tout dans une atmosphère totalement dépaysante et relaxante, accentuée par la nature environnante.
Rah je veux y retourner et élever des moutons là-bas !
Le sudBig up Léo Ferré...
Même si on était un peu pressés par le temps, on a tenté de découvrir au mieux les beautés du coin avant de revenir sur Reykjavik.
Et cette portion de l'ile n'en manque pas ! Elle comprend notamment
le parc national du Vatnajökull, le plus grand parc d'Europe, comprenant le glacier du même nom. (PHOTOS)
Et l'influence du froid se fait vite sentir, notamment à Jökulsárlón, un lac dans lequel flottent paresseusement
des icebergs d'une couleur bleutée magnifique. Avec de la chance, on peut même assister à la formation d'
un nouvel iceberg et à sa dérive, sous le nez des phoques se prélassant au soleil.
Le sud de l'Islande compte aussi le parc national du Skafatell, qui abrite de nombreux
chemins de randonnée, parfait pour se plonger dans la nature, découvrir
la chute de Svartifoss (littéralement "la cascade sombre" car entourée d'orgues basaltiques noirs), tomber sur
des fermes de la fin du XIXe siècle laissées en l'état et toujours être époustouflés par
les paysages s'étendant à perte de vue.
Allez, deux dernières belles vues pour finir avec le Skafatell :
une et
deux !
Pour rester dans le domaine des chutes d'eau, voici
Seljalandsfoss (j'espère que vous savez dire "cascade" en islandais désormais !), 65 mètres de haut, 480 marches pour escalader son flanc mais
une vue qui récompense cet effort.
Enfin, dernier halte avant le retour à Reykjavik, la petite ville de Vik est connue pour être la plus pluvieuse d'Islande, mais également pour abriter
une superbe plage de sable noir, que viennent lécher les vagues d'écume blanche. A proximité, l'on trouve Reynisdrangar (visible sur la photo précédente), lieu maudit composé de cinq pitons rocheux faisant penser aux doigts de la main, et responsables de centaines de naufrages au fil des siècles.
Une
ultime ligne droite pour revenir à Reykjavík, et c'est déjà l'heure de
reprendre l'avion pour le retour au pays...
Conclusion
Cela faisait plusieurs années que je désirais visiter l'Islande, et l'attente en valait la peine ! Je pense que les photos parlent d'elles-mêmes concernant la beauté des lieux, même si elles ne peuvent qu'imparfaitement retranscrire l'atmosphère unique que l'on ressent à arpenter ces terres.
Assurément des vacances inoubliables pour ma part, des paysages comme on n'en voit parfois nulle part ailleurs, et une énorme envie d'y retourner !
Ceux qui hésitent à partir, je ne peux que les encourager à le faire, vous ne serez pas déçus.
Remerciements
Merci à Roger pour ses conseils pour préparer ce voyage.
Merci à la météo islandaise d'avoir été clémente.
Merci au barman de Reykjavik dont j'ai oublié le nom pour la pinte gratuite, toujours appréciable.
Merci aux demoiselles en petite jupe montant les nombreuses marches des escaliers de Seljalandsfoss juste devant moi.
Merci à Quechua pour
ses tentes solides, et à Dacia pour son modèle
Duster.
Pas merci aux trop nombreux touristes qui venaient aux mêmes endroits que nous, eux aussi munis du Lonely Planet. Salauds de moutons !
Merci aux deux du fond qui auront lu toute ma prose.
Et merci à Claude Berri, toujours.