Etant en MANAA, j’arpente de plus en plus les musées parisiens. Du coup, je voulais partager avec vous deux expositions :
Albert Marquet (expo terminée !) et
Le Grand Orchestre des animaux (jusqu'au 8 Janvier). Ne sachant pas faire court quand il s'agit des expositions, je vous fais une restitution avec tout plein de spoil. Ou une restitution -presque- complète. A vous de voir.
J'ai beauuuuucoup aimé
Albert Marquet car il avait plein de styles différents, à partir d'une technique principale, soit la peinture. On commence avec un portrait d'un
Sergent de la coloniale avec de bons gros contours noirs et des couleurs vives (et justes !), ce qui donne une dimension très naïve que j'apprécie. On retrouve les mêmes couleurs pour la série de drapeau au 14 Juillet et
d'autres tableaux. Puis on rencontre des travaux plus léchés, comme
les deux amies : les couleurs ont plus de nuances. On fait ensuite face à une série de
travaux très épurés, juste à l'encre de Chine (illustrations refusées par l'éditeur), dont une série représentant deux amantes (non je ne vous mets pas les liens, allez chercher comme des grands). J'ai aussi noté son travail aux pastels, qui donne des atmosphères extrêmement douces. L'exposition montre plusieurs séries : il dessine la même chose du même point de vue, mais à différents moments. On obtient donc une restitution (incomplète, me semble-t-il) des séries de
Notre-
Dame de
Paris, ou de
po
rt
s. Et il a un traitement de l'eau absolument
di
ng
ue.
(
Diverses notes que j'ai prises et qui me permettent de restituer cela aujourd'hui.)
Pour ce qui est du
Grand Orchestre des Animaux, j'y suis allée avec les profs : j'ai donc pu bénéficier d'une visite guidée :) Cette exposition montre des travaux menés par plusieurs artistes (ou non, d'ailleurs) qui travaillent sur des supports différents : photos, peintures, vidéos, etc. Une technique que je ne connaissais absolument pas : la poudre teintée (celle des feux d'artifices, vu que l'artiste est artificier), fixée par le feu. On obtient donc une IMMENSE
fresque (sur mon lien, elle est incomplète) à la fois précise (des détails tels que des zébrures) et brouillon (y a qu'à voir la tête de l'oeuvre). Cette fresque représente divers animaux buvant dans un point d'eau : on arrive donc à l'interprétation, qui est super intéressante, car chacun y voit quelque chose de différent (genèse//fin du monde). Idem pour toute une série de peintures (venant d'Afrique, me semble-t-il) , représentant des
animaux parfois personnifiés,
dansant ou menant une vie finalement
humaine. Les interprétations peuvent être multiples, ce qui est absolument génial quand on est un groupe sans culture :D (ça pose des questions dans tous les sens, c'est magnifique). J'ai largement préféré les séries de photos et films : Manabo Miyazaki (qui n'a aucun rapport avec Hayao Miyazaki) expose des séries de photos prises à partir de son "piège", c'est-à-dire un appareil posé en plein nature prenant des clichés au
passage d'un animal (ou d'un humain, d'ailleurs). On obtient donc des
clichés d'
animaux dans leurs milieux naturels ou dans des jardins ouverts le jour aux touristes. Le point faible : le flash qui donne un fond noir alors que la plupart des photographies sont prises en plein jour. Je pense notamment à ce
celle-ci : l'ours noir sur fond noir avec l'appareil photo noir, il y a quelque chose qui cloche. Ensuite, il y a tout le travail de Sugimoto, qui montre des
animaux dans leur "quotidien" : eux aussi ont une vie. Travail ironique, puisque ses muses sont empaillées et que ce ne sont que des mises en scènes... On arrive donc aux films : des parades nuptiales d'oiseaux. Je pourrais rester des heures devant ces montages, je trouve ça terriblement beau. La vidéo brute, avec juste une petite introduction pour dire de quel oiseau on parle, mais c'est tout, et surtout, suffisant. Après il y a toute une sale dédiée à des photos de
pl
an
ct
on
s, qui sont très belles elles aussi. Le fond noir leur permettent de faire ressortir leurs couleurs, on découvre donc ces êtres minuscules et pourtant omniprésents dans les océans (je n'ai plus le nom de leur photographe, je plaide coupable, car c'est un très grand biologiste). A mon sens, la
grande salle avec des écrans disposés au sol ne montre pas un grand intérêt, les montages vidéos non plus. Puis on arrive enfin à
l'oeuvre principale de l'exposition : une salle plongée dans le noir avec juste les sons des animaux diffusés. Sans guide, j'aurais vraiment trouvé ça stupide, puis quand on connecte deux neurones, on se rend compte que c'est un travail de génie. Bernie Krause (l'artiste) enregistre les sons que font les animaux à certains endroits du monde : si ces environnements sont modifiés, certaines espèces migrent ou s'éteignent. Il y a évolution de la faune, et le travail de Bernie Krause n'est autre qu'un témoignage de ce changement. Après, il y l'éternelle question du "est-ce que ça me touche ou non" (chez beaucoup, ça va être "ce mec, son travail, c'est que du pipeau, il va avec son micro enregistrer des animaux en même temps qu'il se roule une clope, son travail vaut pas tripette").
(Encore les
quelques notes que j'ai prise, si ça vous intéresse, avec quelques notes sur le bâtiment en lui même.)
Pour l'expo précédente, on est dans le cas d'une biographie, donc les oeuvres sont plus simples à relier. En revanche, dans le cadre de cette exposition, il faudrait une problématique beaucoup plus marquée. Mais j'ai beaucoup apprécié cette exposition car c'était un regroupement d'artistes et de techniques diverses. A voir :)
Voili voilou, s'il y a d'autres retours sur ces expos, ça m'intéresse !